Antipasti.
Fillon a raison, il y a bien un tribunal médiatique. Il juge, c’est-à-dire condamne ou innocente des citoyens, mais pas n’importe lesquels : uniquement ceux dont on parle à la télé. Et comme ce tribunal est lui-même aux mains des médias c’est la sphère médiatique qui se juge elle-même. Très drôle. Oh il n’y a, bien sûr, aucune valeur défendue par ces jugements, ni même de mécanisme de régulation, c’est seulement le classique « pas vu pas pris », qu’on appelle aussi le politiquement correct. Voila le décor, maintenant la question.
Primi.
Quel rapport y a-t-il entre les Césars, la réforme des retraites et le Covid19 ? A priori aucun pourrait-on dire et pourtant si : tous les trois ont un problème avec le consentement.
Les Césars ont mis, à nouveau, en lumière des actes sexuels sans consentement explicite, enfin plus ou moins.
La réforme des retraites met sur le devant de la scène l’adoption d’une loi sans le consentement des citoyens ni des élus et sans même les discussions qui vont normalement avec.
Le Covid19 confine des populations, les met en quarantaine ou leur impose divers comportements sans leur consentement, et clairement sans le consentement de tous.
Vous allez me dire : oui mais pour le Covid il s’agit d’un cas de force majeure dans le but de protéger la population. Eh bien non, pas du tout, le Covid n’est qu’une grippe asiatique de plus, contagieuse et pas trop méchante pour une fois, mais qui tombe bien pour détourner l’attention des calamiteuses municipales.
Ensuite vous allez me dire que pour les Césars, on ne discute pas le viol et que des cas comme celui-là doivent être sanctionnés. Certes, mais alors pas que celui-là, mais aussi les milliers d’autres promotions canapés ou castings. Et il n’y a pas que le cinéma qui fait pression sur les femmes.
Et enfin vous me direz que la réforme des retraites aurait de toute façon été votée par notre assemblée de godillots. Peut être, mais surement pas le même texte et l’étude de tous les cas concrets aurait eu plus de temps pour être menée, ce qui aurait évité toutes les errements que nous allons connaître pendant des dizaines d’années.
Secondi.
Du coup il est facile de se rendre compte que tout cela se passe, pratiquement exclusivement, dans les médias, oui je dis bien dans les médias et pas dans notre vie. Tous ces évènements ne nous sont accessibles que par les médias. Les médias nous disent ce qui se passe en Chine, dans les régions en quarantaine et même dans l’Oise, ce qui se passe pendant le tournage des films et dans les coulisses, ce qui se passe à l’Assemblée nationale et même ce qui se passe dans la rue. Nous, nous ne savons strictement rien, nous ne savons même pas ce qui se passe en bas de chez nous. Mais les médias nous disent tout ce qu’il faut savoir et du coup aussi ce qu’il faut penser et cela de la manière la plus continue et pernicieuse qui soit. Les médias ne parlent que d’événements catastrophiques qui, pour la plupart, ne nous concernent pas et nous maintiennent dans une espèce de crainte permanente dans le seul but d’ancrer notre impuissance.
Dessert.
Les médias nous disent qu’une majorité de citoyens sont contre l’actuelle reforme des retraites et nous donnent même un chiffre 72 %. En même temps on nous donne d’autres chiffres, 91 pour la motion de censure et puis encore d’autres chiffres pour les Covid. Et encore d’autres chiffres pour le soutien à cette jeune actrice qui s’est levée avant la fin du show. Les chiffres ça fait sérieux, solide, on peut compter.
Moi aussi je sais compter et pour moi il y a encre plus de députés que de cas de Covid. Et je ne sais pas lesquels sont les plus malades.
Alors quand on débranche les médias, on y voit plus clair et on peut voir la réalité : le 49.3 c’est un viol et même un viol collectif. Crime impuni pour combien de temps encore ?
Michel Costadau
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